2024, ink on paper, 50x63cm
T’en souviens-tu, mon Anaïs…berg?
“On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.”
Cette citation touchante d’Antoine de Saint-Exupéry, tirée de son célèbre roman Le Petit Prince, nous rappelle avec bienveillance qu’il faut savoir aller au-delà des apparences.
Un adage qui pourrait tout à fait s’appliquer aux Icebergs, dont la majeure partie du corps est immergée et ne laisse entrevoir à notre regard que ce qu’ils désirent nous montrer. Des “arches biologiques renfermant des écosystèmes entiers” comme se plaît à les qualifier joliment le philosophe Olivier Remaud. Issus d’une nature des extrêmes que l’on a un peu trop tendance à croire vide, ces Géants blancs parcourent à leur manière ce vaste monde. En dépit de leur masse colossale Ils enlacent la mer avec légèreté au rythme d’un ballet faussement inerte, spectacle féérique d’une interdépendance organique qui se vérifie aussi avec nous autres, habitants du globe. Car de la même façon que pour leurs cousins terrestres les Glaciers, ce qui les affecte, par la force des choses, finit par nous affecter également. Ils pensent comme des Élémentaux. Comme les Êtres vivants qu’ils sont et qui ne cherchent qu’à mener à bien leur mission de passeurs de vie.
Là où la Mer de Glace se mue de plus en plus au fil du temps en amer de glace. Ils pensent donc Ils sont. Une affirmation très cartésienne, alors que l’inspiration de cette oeuvre semble bien davantage puiser son origine dans une théorie freudienne. C’est en effet au cours d’un rêve que la forme ici représentée est apparue à l’artiste. Au retour de son périple en Islande où elle avait pu aller à la rencontre du Glacier Solheimajökull. À l’aide de la technique d’encre à base d’eau appliquée sur papier Bamboo, Camille a retranscrit sa vision vibrante d’un coeur lumineux et translucide. Le joyau révélé de celui dont le nom signifie véritablement :
“Glacier de la maison ensoleillée”.
Damien M.
Merci à l’écrivain Damien Maire pour ce très beau texte
et son interprétation singulière de cette peinture.