Artiste-Photographe engagée pour la Montagne
et les mondes polaires

Recréer des ponts entre les mondes,
Amplifier les voix des éléments


“Je crois qu’enfant nous héritons de territoires qu’il nous faudra explorer tout au long de notre vie. Petite, je voulais vivre parce qu’il y avait les fauves, les chevaux et l’appel de la forêt, les grandes étendues, les hautes montagnes et la mer déchaînée, les acrobates, les funambules et les conteurs d’histoires.”          
Nastassja Martin



Cette citation de l’anthropologue spécialiste des populations du Grand Nord résonne avec ma propre histoire. Enfant, je rêvais de devenir artiste-exploratrice polaire. Aujourd’hui basée dans le massif Jurassien et ayant habité quelques temps en Norvège et en Islande, ma pratique artistique est intimement liée à ma pratique de la Montagne et aux territoires nordiques

Cette pratique de terrain, que je nomme aussi “pratique de récolte” ou de “cueillette”, s’articule avec ma pratique d’atelier qui consiste en la transformation et la mise en valeur de ces fragments collectés sur le terrain. J’utilise pour cela différents mediums comme la photographie, la captation sonore, la gravure ou encore la céramique, qui interviennent dans la création d’installations immersives inspirées de ces rencontres, à skis  ou à pieds, de lieux et des êtres qui y vivent. 

   
À présent, j’aspire à travailler en collaboration avec des guides de montagne, des glaciologues, des naturalistes, des éco- acousticien.nes...
pour aller encore plus loin dans l’exploration du sensible.


    Mon travail se situe à mi-chemin entre une approche documentaire et narrative : il se frotte au réel en portant une attention particulière à ses détails à peine perceptibles, de l’ordre de l’inframince, afin de créer de nouveaux imaginaires pour ré-apprendre à rêver, à voir et à parler ces langages que nous avons désappris : celui des élémentaux. Je pense que l'émerveillement peut constituer un réel acte politique en étant vecteur d’empathie pour le Vivant sous toutes ses formes, et donc d’engagement pour sa préservation. Je crois en l’idée qu’inventer de nouveaux récits en posant d’autres mots sur nos liens aux autres qu’humains peut être un pas pour retisser ce lien parfois distendu : pour tenter de répondre au problème de la “crise de la sensibilité” actuelle décrite par Baptiste Morizot et marcher vers ce que Glenn Albrecht nomme le Symbiocène. Je propose, par le biais de ma pratique, de restituer plastiquement ces nouveaux récits qui s’inventent et que je rencontre, et d’inventer des formes pour transformer ce regard et recréer des ponts entre les mondes.




“I believe that as children we inherit territories that we'll have to explore throughout our lives. As a child, I wanted to live because there were wild animals, horses and the call of the forest, wide open spaces, high mountains and raging seas, acrobats, tightrope walkers and storytellers.”

This quote from anthropologist Nastassja Martin resonates deeply with my own story. As a child, I said I wanted to become a polar artist-explorer.
Now based in the Jura mountains, after having lived in Norway and Iceland, my artistic practice is intimately tied to mountaineering and the Nordic regions. For me, this mountain practice is a form of fieldwork - what I also call harvesting or gathering. It exists in a sensitive balance with my studio practice, where I transform and elevate the fragments I’ve collected in the field. I work with a variety of media, including photography, sound recording, engraving, and ceramics, to create immersive installations inspired by these encounters - on skis or on foot - with places and the people who inhabit them. 

My work exists somewhere between documentary and narrative. It grapples with reality, paying close attention to its barely perceptible, infra-thin details, in order to shape new imaginary worlds, to re-learn how to dream, to see, and to speak the languages we have forgotten : those of elemental forces and more-than-human beings.

I conceive of my artistic practice as an ecosystem, where each element is interconnected and interdependent. It draws on currents of thought such as ecopsychology and ecofeminism, as well as Nordic cultures, “myth time” - a term used to describe animist experiences in the context of climate change - Inuit artifacts, mountaineering narratives, and polar explorations.

I believe that wonder can be a genuine political act, serving as a vector of empathy for all forms of life, and therefore as a catalyst for their preservation. I believe in the power of creating new narratives by reshaping the language we use to describe our relationship with other living beings. This, to me, is a step towards reweaving a bond that has sometimes become strained - an attempt to respond to the current “crisis of sensitivity” described by Baptiste Morizot, and to move toward what Glenn Albrecht calls the “Symbiocene era.” Through my practice, I aim to give form to these emerging narratives - those I encounter and those I imagine - and to create ways of transforming our perspective and rebuilding bridges between worlds.